Guillaume Halipre

TÉMOIGNAGE

Guillaume Halipre

Les atouts d’un vêlage à 2 ans

Nous sommes loin du berceau de la race Charolaise, dans le Pas-de-Calais. 20 km séparent les 2 élevages, mais une même passion anime ces 2 éleveurs : la race Charolaise. Sélectionneurs de père en fils, Messieurs VERLINGUE et HALIPRE travaillent au quotidien pour améliorer les performances de leurs troupeaux et tirer profit au maximum de la race qu’ils ont choisi. Depuis plusieurs années, ils ont fait le choix de faire vêler leurs génisses à 2 ans. Choix technique qui aujourd’hui s’avère payant. Des rivages de la Mer du Nord au Parc Naturel du Cap et Marais d’Opale, retour sur un choix gagnant. 

Pourquoi avoir choisi le vêlage à 2 ans ?

Les éleveurs sont unanimes, « C’est d’abord un choix poussé par l’économie. En vêlant à 2 ans, la vache fera un veau de plus dans sa carrière. Des animaux qui vêlent plus tôt, c’est aussi de la place gagnée en bâtiment et des hectares de moins en herbe. Plus de produit et moins de charges, une équation qui nous va bien ». Autre intérêt, lorsque les vaches de réforme sont vendues, elles sont plus jeunes et moins lourdes, ce qui correspond mieux aux attentes de la filière.  

Autre point mis en avant par les éleveurs, la conduite technique et les craintes à lever par rapport à cette façon de faire. 

« J’avais quelques craintes en me lançant. Rapidement j’ai été rassuré. Aucun problème au vêlage, pas de non délivrance, ni métrite, ni retournement de matrice. Des veaux vigoureux et qui poussent bien. La mise à la reproduction se fait sans problème », ajoute M. VERLINGUE. Même constat pour M. HALIPRE, pour qui, le choix du passage au vêlage à 2 ans a réellement été une avancée technique avec des retombées économiques non négligeables, les craintes ont vite été levées. 

Les raisons de ce succès

« La réussite ? Une conduite d’élevage irréprochable et toujours bien alimenter en quantité et en qualité les génisses ».  

Un point important à leurs yeux est de complémenter de bonne heure les animaux en distribuant dès 8 jours du JOVIS DELICE et ceci pendant 2 mois. Ensuite passage à un aliment broutard PATURAL jusqu’au sevrage en complément du lait de la mère et de l’herbe. 

La distribution du JOVIS DELICE, un aliment 1er âge riche en fibres digestibles et très appètent, va permettre le développement rapide des papilles du rumen et ceci, en toute sécurité. Les aliments PATURAL, par la suite, de par leur formulation spécifique (arôme fruits rouges, % d’amidon, % de cellulose…) assureront des croissances élevées. 

À 9 mois, les futures reproductrices, sont rentrées en bâtiments. Les rations sont différentes dans les 2 élevages mais les objectifs sont les mêmes : faire de la croissance sans graisser les animaux. C’est l’avenir de la reproduction et de la production laitière des génisses qui est en jeu.  

Les génisses passent un premier hiver en stabulation, sont inséminées à 15 mois vers 470 kg. Les éleveurs font du contrôle de gestation, les génisses non pleines seront engraissées. Les génisses gestantes seront mises à l’herbe jusqu’au vêlage. Un apport de minéral et une cure de vitamines sont prévus en préparation à la mise-bas. 

Et si c’était à refaire ?

Philippe VERLINGUE est très clair : « Avant de passer au vêlage 2 ans, j’étais un peu septique, j’avais peur pour la fertilité des animaux et le poids de carcasse des réformes. Avec maintenant plusieurs années de recul, je peux dire que ces craintes sont bien levées ». 

Guillaume HALIPRE quant à lui, n’est pas prêt de revenir en arrière : « Nous avons bien fait de choisir cette conduite d’élevage, la reproduction n’a jamais été aussi bonne, bien maîtrisée, le vêlage à 2 ans, c’est l’idéal ». 

Loin du berceau de la race Charolaise, 2 éleveurs du nord de la France ont fait le choix gagnant… 

Jean-Louis COURTY, EVIALIS 

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